Carte blanche à Laurent Meyer de la Fabrique des savoirs
La Fabrique des savoirs s’installe tous les trimestres dans une des médiathèques pour apporter un éclairage sur une question avec un universitaire sous forme d’un cycle de trois rencontres. Ces discussions sont animées par Laurent Meyer, responsable des événements culturels et scientifiques à l’université Gustave-Eiffel. Après avoir traité des sujets sur la ville, la mobilité urbaine et l’intelligence artificielle, ce trimestre sera consacré à l’évolution du train à Vaires-sur-Marne.
Bonjour Laurent Meyer, pouvez-vous vous présenter ?
À côté d’un parcours classique en sociologie à l’université Lyon 2, j’ai suivi une « auto-formation » de journaliste, dans des fanzines puis en radio libre. Où on m’a donné des sujets réputés, à tort, complexes comme les sciences. Mais au contraire, ils sont ludiques et passionnants. Ils poussent à l’inventivité sur les formats pour faire le lien avec les publics en étant à l’écoute des questions et préoccupations du quotidien. Cette compétence a vite été reconnue comme étant ma « spécialité ».
En quoi consiste la Fabrique des savoirs et quel est votre rôle au sein de celle-ci ?
Travaillant sur l’urbain, l’université Gustave-Eiffel souhaite faire mieux connaître ses travaux dans les territoires proches de ses campus. La Fabrique des Savoirs réalisée en partenariat avec l’Agglomération Paris - Vallée de la Marne permet ce dialogue très fructueux entre les chercheurs et l’expertise d’usage des habitants. Dans nos rencontres-discussions, mon rôle consiste à encourager la prise de parole, à susciter les échanges et promouvoir l’esprit critique en intégrant les points de vue exprimés.
Un élément important de ces discussions en médiathèques est la participation du public...
Pendant une heure, nous cherchons à dialoguer tout du long avec l’intervenant et le public. On se donne le plaisir de réfléchir ensemble aux sujets qui concernent tout le monde. La construction est très horizontale. Nos connaissances sont mises en commun et en partage. Les diverses approches s’avèrent complémentaires ou participent à d’intéressants débats d’idées. La formule a fait ses preuves !
Quand on assiste aux rencontres de La fabrique des savoirs, on est frappé par leur fluidité. En tant qu'animateur de ces rencontres, comment arrivez-vous à être aussi à l’aise avec les universitaires et le public des médiathèques, à faire le lien entre ses deux profils ?
Les médiathèques sont des lieux culturels et la recherche fait partie intégrante de la culture. En fait, il n’y a pas d’opposition entre sciences et société. Tout le monde est content de venir. Un travail de préparation se réalise en amont, par la suppression du jargon et la structuration des contenus, qui associe nos chercheurs de l'université Gustave-Eiffel avec le Pôle Enseignement Supérieur et Recherche de l’Agglomération. Au final, notre trame permet aux intervenants d’être en confiance et je l’adapte en direct aux attentes des publics, en étant le plus à l’écoute possible.
Vos discussions en médiathèques se terminent toujours par un pot convivial où les spectateurs peuvent échanger de manière informelle avec les universitaires.
Continuer le dialogue est très important. Ce temps d’échange informel permet de tisser du lien, d’apprendre à se connaître, de renouveler notre vision de la programmation à venir. Nous nous soumettons mutuellement des pistes de travail. Les participants nous font avancer pour perfectionner les rencontres-discussions, en étant au plus proche de leurs attentes, avec l’apport des médiathécaires présents qui connaissent les centres d’intérêts de leurs usagers.
Vous avez travaillé avec nous sur la thématique 2026 des médiathèques “Quelle est votre histoire ?” que vont en retirer les participants à vos rencontres ?
Comme les médiathèques, la Fabrique des savoirs cherche à intéresser et interroger les publics du territoire par une approche basée sur la dynamique et les trajectoires de l’Histoire. Comment l’histoire individuelle vécue se met en dialogues, notamment l’histoire urbaine avec l’apport de l’université « ville » ? Pour les populations, l’intérêt du prochain cycle est de connaître et de s’approprier les enjeux des étapes de la révolution industrielle aux Trente Glorieuses jusqu’à l’actualité et les questions d’écologie.
On vous connaît grand lecteur, curieux dénicheur de littérature de tous horizons. Quelles œuvres pourriez-vous recommander à nos usagers ?
Les livres et médiathèques représentent un espace de liberté et de transmission. Il y a une évidence dans notre partenariat. En tant que lecteur, j’ai appris à découvrir des ouvrages d’auteurs plus atypiques aux recherches éclectiques. Le résultat est riche et foisonnant. J’apprécie à sa juste valeur le travail consistant à rendre accessible la complexité du monde et la capacité à transcender les difficultés techniques, en s’en nourrissant au passage. Selon moi, c’est la force du mélange culturel dans la ville-monde.
Les œuvres recommandées par Laurent Meyer
- « Circuler, quand nos mouvements façonnent la ville » Catalogue de l’exposition de la Cité de l’architecture et du patrimoine - Éditions Alternatives
- « Dictionnaire des Utopies » Co-direction Antoine Picon - École des Ponts (Cité Descartes) - Larousse
- « Un livre blanc » - Philippe Vasset (Atelier de géographie parallèle) - Fayard
- « Une traversée de Paris » - Éric Hazan - Seuil
- « Paris, musée du XXIe siècle - le dixième arrondissement » - Thomas Clerc - Gallimard
- « Repenser les villes » - Dir. Loïc Vadelorge (Futurs Urbains, Univ. Eiffel) - Armand Colin
- « Métropolis » - Fritz Lang
- « Blade Runner » - Ridley Scott







