Bloody Mama
Résumé
Élevée dans les immondices et la saleté au milieu de la pauvreté d'Ozask et privée de toute chance d'éducation ou de progrès, Kate Barber grandit en nourrissant une haine amère pour la société, et la loi du ÒsystèmeÓ. En 1912, elle donna naissance au dernier de ses quatre fils, lui offrant un monde qui consiste en trois frères crasseux et sous-alimentés, un père vivant d'expédients et une baraque de deux pièces dans un lotissement désert d'un terrain vague. Alors que les fils grandissent, les envies de la mère sont d'établir son niveau de vie avec le reste du monde et de trouver de l'argent dans sa maisonnée. Enfin, le temps arrive pour Mamma de rassembler ses fils : Herman, Lloyd, Arthur et Fred.
Notre avis
Suite au succès de Bonnie & Clyde (Arthur Penn, 1967), Roger Corman qui s’était déjà illustré dans le film de gangsters entreprend de lui faire écho avec les producteurs de American International Pictures. Partant de l’histoire de Ma Parker et son gang, Corman va plutôt se placer dans la lignée des Tueurs de la lune de miel de Leonard Kastle.
Habitué à maximiser son cinéma avec un petit budget, Roger Corman s’en donne à cœur joie avec Bloody Mama.
La famille Barker est un parfait sujet pour Corman qui peut se faire plaisir à tourner des scènes qui mettent en scène toute la perversité du gang. Il ne faut pourtant pas réduire Bloody Mama à une série Z pour potaches. Roger Corman est un artiste, qui a toujours su transformer le handicap de ses petits budgets par de singulières idées de mise en scène et sa volonté de réalisme. Tourné en Arkansas, le film bénéficie d’un parfait décor naturel.
Sur ce film, Corman a su s’entourer de grands artistes, et il n’est pas peu dire que les comédiens se sont engagés à fond pour le film. Au moment du choix des acteurs, Shelley Winters est une icône hollywoodienne à laquelle pense immédiatement Corman. Si elle crève l’écran, elle participe au choix des interprètes de ses fils dans le film, issus du théâtre et de l’Actor Studio où elle a elle-même enseigné. Parmi eux, un Robert de Niro très motivé qui se fond littéralement dans son personnage.
Film de commande, Bloody Mama n’en demeure pas moins une réussite dans laquelle la destinée de cette famille particulière, loin d’être édulcorée, est montrée dans toute son ignominie grâce à l’expérience d’un réalisateur qui a su apporter la touche qu’il fallait pour en faire du cinéma sans concession.