Résumé
Une course effrénée à travers une Amérique fracturée qui, dans un futur proche, est plus que jamais sur le fil du rasoir.
Notre avis
Un film d'anticipation ?
La sortie du film en avril 2024 a suscité de nombreuses tensions. Pourquoi le contexte de cette guerre civile n’est-il jamais véritablement abordé ? Une alliance improbable réunit la Californie et le Texas contre la politique du président. Ce paradoxe accentue le sentiment de confusion et renvoie à l’unique guerre civile qu’ont connue les États-Unis.
Les personnages principaux, des reporters de guerre, traversent un pays déchiré, attaqués de toutes parts. Aucun camp ne semble juste ou légitime. Ce flou volontaire évite tout regard manichéen : chaque faction apparaît aussi violente que l’autre.
Alex Garland, habitué au cinéma d’horreur, installe une tension constante pendant 1 h 49. Plus intéressé par les conséquences que par les causes, il filme une Amérique à la fois sauvage et cauchemardesque. Le traitement visuel, souvent brut, s’inspire clairement du journalisme de terrain. Caméra à l’épaule, lumière naturelle, chaos omniprésent : ce western moderne rend hommage aux reporters tout en alertant sur la fragilité démocratique.
Certains spectateurs perçoivent un parallèle avec la situation politique actuelle. Ils y voient un écho à Donald Trump, à ses électeurs, et à une idéologie montante aux États-Unis : le libertarisme. D’autres regrettent une posture trop prudente et l’absence de véritable prise de position.
Cinq mois après l’arrivée au pouvoir de la nouvelle administration, le contexte américain ne fait que renforcer l’écho du film. Civil War s’impose ainsi comme une œuvre bien plus politique qu’elle n’en a l’air, ancrée dans une réalité toujours plus instable.