Résumé
Congo Funk ! présente les multiples facettes des airs funky, hypnotiques et schizophréniques émanant des deux capitales congolaises nichées sur les rives du fleuve Congo. Sur sa rive sud, la ville de Kinshasa - capitale de la République démocratique du Congo, l'ancien Zaïre - est souvent considérée comme la Mecque musicale de l'Afrique. Mais la ville de Brazzaville, sur la rive nord du fleuve, capitale de la République du Congo, a joué un rôle tout aussi important dans la diffusion des sons congolais sur le continent. En plus de produire des groupes légendaires comme Les Bantous de la Capitale, ce sont les puissants émetteurs de Radio Brazzaville qui ont permis au groove inimitable de la rumba congolaise d'être entendu jusqu'à Nairobi, Yaoundé, Luanda et Lusaka. La prestation de James Brown sur le sol zaïrois à l'occasion du festival Zaïre 74 en 1974 a incité des centaines de musiciens en herbe à prendre leurs guitares électriques, pousser la reverb à fond, à la recherche d'un nouveau son dans lequel la rumba hyperactive était mélangée à des éléments de psyché et de funk. Si les résultats sont très différents de la musique populaire de Tabu Ley, Franco et Verckys, ils ne sont pas en rupture totale avec la tradition. C'est le début d'un âge d'or pour les labels indépendants congolais : Cover NÂʻ1, Mondenge, Editions Moninga, Super Contact. Ils ont préservé le travail de certains des meilleurs artistes de la région, tout en lançant une génération de jeunes musiciens sous les feux de la rampe. Congo Funk ! est l'histoire de ces sons et de ces labels, mais c'est surtout l'histoire de deux villes, séparées par l'eau mais unies par un groove indestructible.
Notre avis
De purs classiques de rumba, de soukous et de seben : tout ce qui a jalonné les grands mouvements de la musique congolaise entre les deux capitales. On y retrouve des icônes telles que Tabu Ley Rochereau ainsi que Franco & le T.P. OK Jazz qui figurent parmi les artistes les plus représentatifs des grandes heures de la rumba. Parmi les titres choisis pour cette compilation, Ngantsie Soul des Bantous de la Capitale et Kidogo Sana de l'Orchestre Baya Baya rappellent à bien des égards les élans du highlife et de l'afrobeat. Quant au funk, on le retrouve allègrement sur Lolo Soulfire de Lolo et l'Orchestre O.K. Jazz où l'on peut entendre foison d'instruments caractéristiques du genre : tambours, saxophone, guitares et basses viennent nous rappeler aux bonnes heures du funk africain, à l'instar par exemple du son très identifiable de Manu Dibango au Cameroun.