Finistère

Berest, Anne (1979-....)
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Adultes
Lien vers l'oeuvre

Résumé

"A chaque vacances, nous quittions notre banlieue pour la Bretagne, le pays de mon père, celui où il était né, ainsi que son père - et le père de son père, avant lui. Le voyage débutait gare Montparnasse, sous les fresques murales de Vasarely, leurs formes hexagonales répétitives, leurs motifs cinétiques, dont les couleurs saturées s'assombrissaient au fil du temps, et dont l'instabilité visuelle voulue par l'artiste, se transformait, année après année, en incertitude". Après La Carte Postale et Gabriële, Anne Berest déploie un nouveau chapitre de son oeuvre romanesque consacrée à l'exploration de son arbre généalogique : la branche bretonne, finistérienne, remontant à son arrière-grand-père. Ici, la petite et la grande Histoire ne cessent de s'entremêler, depuis la création des premières coopératives paysannes jusqu'à mai 68, en passant par l'Occupation allemande dans un village du Léon et la destruction de la ville de Brest.

Notre avis

Dans La carte postale, paru en 2021, Anne Berest retraçait l'histoire haletante mais tragique de sa famille côté maternel : les Rabinovitch, juifs russes exilés en France, décimés par la Shoah, hormis sa grand-mère.

Avec Finistère, elle suit désormais la branche paternelle et bretonne, notamment les hommes de cette famille. Son enquête commence à Saint-Pol de Léon où son arrière grand-père fonda en 1909 la première coopérative agricole pour améliorer les conditions de travail des paysans bretons. Elle évoque ensuite son grand-père Eugène qui quitta la Bretagne pour étudier le grec à Paris et aboutit enfin au portrait de son père Pierre, dont elle découvre avec surprise le passé politique militant.

Comme dans La carte postale, les événements historiques s'entremêlent au récit plus intime. Anne Berest poursuit sa grande quête des transmissions familiales invisibles de génération en génération. De quoi hérite-t-on ? de ce qui est raconté ? de ce qui est tu ? Comment bifurquer d'une trajectoire ?

Enfin, l'intérêt et le côté touchant du livre résident surtout dans sa quête farouche de reconnaissance et d'amour de la part d'un père taiseux et énigmatique et dans sa volonté d'élucider le mystère du lien unissant un père et une fille.