La maison vide

Mauvignier, Laurent (1967-....)
Public :
Adultes
Lien vers l'oeuvre

Résumé

En 1976, mon père a rouvert la maison qu'il avait reçue de sa mère, restée fermée pendant vingt ans. A l'intérieur : un piano, une commode au marbre ébréché, une Légion d'honneur, des photographies sur lesquelles un visage a été découpé aux ciseaux. Une maison peuplée de récits, où se croisent deux guerres mondiales, la vie rurale de la première moitié du vingtième siècle, mais aussi Marguerite, ma grand-mère, sa mère Marie-Ernestine, la mère de celle-ci, et tous les hommes qui ont gravité autour d'elles. Toutes et tous ont marqué la maison et ont été progressivement effacés. J'ai tenté de les ramener à la lumière pour comprendre ce qui a pu être leur histoire, et son ombre portée sur la nôtre.

Notre avis

Ne perdez pas votre temps...Voici selon moi le Goncourt 2025 ! 


Rien lu d'aussi dense en littérature depuis La Recherche. Un roman qui exige de vous que vous vous posiez et que vous ayez du temps de cerveau libre à lui consacrer. De la grande littérature, une écriture ciselée, de la dentelle, du bel ouvrage.


Les éditions de Minuit ont décidé de ne publier qu'un seul livre pour cette rentrée, ils ont eu raison, pas la peine de se disperser et un pari pas vraiment risqué tellement ce roman surpasse les autres. Mauvignier maîtrise l'art de raconter l'intime, pour le rendre universel. En parlant de lui il nous parle de nous.


À travers son histoire personnelle et notamment des femmes de sa famille, c'est plusieurs générations de l'Histoire de France qui se déroule sous nos yeux. Il joue avec le lecteur : réalité ou pure interprétation et imagination de l'écrivain ?


Tout y est : la gloire, les souvenirs, le patriarcat, la condition féminine, les secrets de famille et parfois la honte... Intelligent, lucide, contemporain, avec ce qu'il faut de suspense pour tenir son lecteur en haleine, La maison vide nous envoûte, nous accapare, nous ensorcelle. On en a plein les yeux, plein la bouche en lisant des extraits à voix haute, plein la tête tellement certaines scènes et autres portraits nous restent en mémoire pour devenir des classiques qui pourraient être étudiés en classe...c'est un pur délice et un bel hommage à la littérature du XIXe siècle, on pense à Proust, Zola, Flaubert, Chateaubriand...une saga de 750 pages certes, mais accessible et merveilleuse qu'on a du mal à lâcher, un "doudou" pour adultes qu'on prend plaisir à retrouver. Enfin ! LE retour du grand roman à la française. Merci Monsieur Mauvignier !