Le brasier

Hinckel, Florence (1973-....)
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Ados
Lien vers l'oeuvre

Résumé

Il était une fois, il y a très longtemps, un vieux roi qui dirigeait cruellement l'île de Margelonne. Il a été une fois, au dix-neuvième siècle, Hans Christian Andersen, le grand auteur de contes danois, qui raconta cette histoire, Les Cygnes sauvages. Il est une fois, aujourd'hui, Florence Hinckel revisite les personnages de ce conte. Et ils ont bien des choses à nous apprendre, des combats à inspirer, et des manières critiques et intelligentes de lire ce qui nous parvient du passé.

Notre avis

À 13 ans, Élisa mène une vie tranquille, entourée de ses 11 frères. Tout se complique quand son père, le roi, se remarie à la très jeune Brunehaut.

Du haut de ses 17 ans, cette dernière dépérit, vivant très mal sa nouvelle condition et la cruauté de son mari.

Quand le roi décide d'envoyer ses fils mourir à la guerre et commence à avoir des vues sur sa fille, c'en est trop pour Brunehaut. La colère qui boue dès lors en elle lui redonne force et goût à la vie.

Comment protéger ces (ses !) enfants ? Entre rage et désespoir, Brunehaut se révèle. Se découvre même sorcière. Pas de celles qui effraient les enfants au fond d'une forêt. Non. De celles qui prennent le pouvoir et leur destin en main !

 

Histoire écrite à deux voix, celles de deux femmes, qui se superposent aux mots du conte de Hans Christian Andersen.

On est emporté par l'histoire de Brunehaut et Élisa, même sans connaitre Les cygnes sauvages, le conte originel.

Ici aussi, les garçons sont transformés en cygnes et Élisa éloignée de sa famille. Mais on en découvre les nobles raisons.

L'autrice, Florence Hinckel, navigue entre trois temporalités sans jamais nous perdre. On est plongé au cœur de l'histoire telle qu'elle a été vécue par Brunehaut et Élisa ; On suit Andersen, en pleine réflexion sur l'écriture de son conte Les cygnes sauvages (Quel héritage va-t-il laisser ?) ; Enfin, aujourd'hui, où l'on comprend que les anciens mots gardent un impact très fort sur notre vie contemporaine.

 

"Pour que les petites filles qui liront ce conte plus tard aient envie de ressembler à une princesse digne, forte, désirante, ambitieuse et dont la jeunesse ne suscite pas systématiquement la jalousie de femmes âgées de quelques années de plus à peine. Qu'on ne leur fasse pas croire qu'elles ne peuvent exister que pour sauver les hommes d'eux-mêmes, ou juste pour leur faire plaisir. Et pour qu'on ne leur insuffle pas l'idée qu'un garçon qui les maltraite dès le début d'une histoire d'amour puisse se muer en gentil prince charmant." (Brunehaut, p. 294-295)