En 2016, nous avions été enchantés par le premier long métrage de Sébastien Laudenbach, La jeune fille sans mains. Nous étions donc ravis de découvrir son nouveau film, co-réalisé avec l’artiste italienne Chiara Malta. C’est peut dire que cette collaboration fonctionne à merveille, l’univers de deux créateurs se complétant parfaitement.
Le film part d’un prétexte : pour se faire pardonner d’un punition injuste la mère de Linda promet de lui préparer son plat préféré, le poulet aux poivrons. Et nous voici embarqués dans un récit burlesque et rythmé, ramassé sur un peu plus d’une heure au cours de laquelle nous rencontrons une panoplie de personnages attachants qui montre la société dans sa diversité. La cité est d’ailleurs présentée ici sous un jour positif, comme le lieu du vivre ensemble.
Un joyeux esprit libertaire court tout au long de ce film pop et coloré. Le trait est original et les personnages sont représentés par une palette de couleurs vivifiantes. Loin de se concentrer sur les détails d’un dessin parfaitement imitatif, les auteurs s’autorisent une abstraction relative et s’attache à magnifier le mouvement et le rythme.
Dans ce tourbillon, les réalisateurs n’oublient pas de faire entrer l’émotion qui s’invite dès le générique évoquant subtilement la disparition du père de Linda lorsqu’elle était toute petite. Ajoutons une belle musique en raccord et des chansons touchantes, et nous voici avec un film essentiel à déguster en famille.