The White Darkness

Grann, David (1967-....)
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Adultes
Lien vers l'oeuvre

Résumé

Comme souvent dans les récits de David Grann, un homme est dévoré par son idéal. Ce personnage d'un autre temps sorti tout droit d'un film de Werner Herzog, se nomme Henry Worsley. The White Darkness raconte son extraordinaire histoire. Celle d'un militaire britannique fasciné par l'exemple d'Ernest Shackleton (1874-1922) et par ses expéditions polaires ; un homme excentrique, généreux, d'une volonté exceptionnelle, qui réussira ce que Shackleton avait raté un siècle plus tôt : relier à pied une extrémité du continent à l'autre. Une fois à la retraite, il tentera d'aller encore plus loin en traversant l'Antarctique seul, sans assistance. Il abandonne tout près du but, dans un état de santé tel qu'il meurt quelques heures après son sauvetage. Edifiant destin d'un homme perdu par une quête d'impossible, qui n'est pas sans rappeler Percy Fawcett, autre explorateur guidé par une obsession, dont David Grann avait conté l'histoire dans La Cité perdue de Z. "Tout le monde a son Antarctique', a écrit Thomas Pynchon, rien n'est moins vrai dans ce récit magnifique qu'on ne peut lâcher avant de l'avoir accompagné à son terme.

Notre avis

Après l'enfer vert de « La Cité Perdue de Z » ayant cours en Amazonie, David Grann s'attache à mettre en avant l'obsession d'un homme pour l'enfer blanc de l'Antarctique.

Henry Worsley est un ancien militaire britannique qui eut un jour le coup de foudre pour les expéditions polaires d'Ernest Shackleton, lancées au début du XXe siècle. À cette époque, personne n'avait atteint le pôle Sud géographique qui, pour rappel, se situe à plus de 2800 mètres d'altitude, pour une température maximale moyenne de -25 °C (au plus chaud de l'année, donc). Amundsen fut le premier à y parvenir, devant Scott, en 1909.

David Grann décrit avec subtilité comment cette envie, que Worsley dit qu'elle est alimentée par des petites voix, se transforme en but de toute une vie. Le mental en titane dont il fait preuve force le respect, lors de sa première expédition avec des descendants de membres d'équipage de Shackleton, mais surtout lors de sa deuxième en solitaire, sans assistance. Le froid extrême, l'immense solitude (alors qu'il est paradoxalement suivi par des dizaines de milliers de personnes via son blog), les engelures, l'air qui brûle les poumons…

Le grand Blanc est impitoyable.