Venez voir

Trueba, Jonás (1981-....)
Public :
Ados/Adultes
Lien vers l'oeuvre

Résumé

Une nuit d'hiver à Madrid, deux couples d'amis se retrouvent après s'être perdus de vue. Susana et Guillermo rayonnent depuis leur installation en banlieue et annoncent l'arrivée prochaine d'un bébé. La nouvelle perturbe Elena et Dani qui ont fait d'autres choix de vie. Pourtant au printemps, ils se décident à venir voir.

Notre avis

Petit à petit Jonás Trueba fait son chemin et acquiert une place de choix dans le cinéma espagnol. Il nous passionne de nouveau avec Venez voir, film qui questionne le mode de vie de trentenaires citadins. Entre ville et campagne, vie de couple ou parentalité, où se situer et comment savoir ce qui nous convient ? Ces réflexions intimes post confinement font le cœur du récit.
Le film entretien les paradoxes. D’une durée d’à peine une heure, il se permet de délicieux moments de suspensions à commencer par la séquence d’ouverture qui nous présente l’audition intégrale de Limbo, interprété par Chano Dominguez dans un club de jazz de Madrid vécue par deux couples d’amis qui se retrouvent après une longue période. Des gros plans sur des visages concentrés et silencieux nous font ressentir le trouble éprouvé à l’écoute de la musique. Le ton est alors donné. Grâce minimaliste et mise en scène au plus près des personnages sont au service du ressenti, donnant de l’ampleur à des moments simples. Ces petits instants de vie sont magnifiés par la magie du cinéma. Comme le voyage en train vers la « campagne » au son de Let’s Move to the Country de Bill Callahan quand les citadins se décident à visiter leurs amis six mois après leur invitation, comme la lecture d’extraits du livre de Peter Sloterdijk par Elena, comme la promenade champêtre qui se termine en envers du décor.
En jouant avec les codes de l’improvisation, Jonás Trueba invite le réel au cinéma et nous enchante de petits riens.