Avec L’arbre aux papillons d’or, Pham Tien Ân signe un premier film d’une parfaite maîtrise. Thien, jeune homme un peu perdu habitant à Saïgon, emmène son neveu et la dépouille de sa belle-sœur victime d’un accident de moto dans son village. L’occasion pour Thien de remettre sa vie en question. Pour raconter ce voyage à la fois physique et intérieur, le réalisateur déroule une mise en scène hypnotique. De formidables plans séquences ponctuent le film dès son ouverture exemplaire. L’utilisation des fenêtres est tout aussi remarquable, comme la capacité du cinéaste à capter la beauté des paysages ou à nous montrer à la manière d’un documentaire des quartiers vietnamiens grâce à de beaux travellings. Un film délicat, lent et introspectif, un véritable coup de maître.