Louve en juillet
Résumé
"Tu m'apprends comment prendre soin de toi à mesure que j'apprends la vie dans la forêt boréale, la neige, le silence : fendre le bois, tenir tête aux éléments, dormir parmi les craquements de toutes parts, en dedans comme au dehors, domptant mes peurs une à la fois : la pénombre peuplée d'esprits, les maladresses qui tuent, la glace mince, les bruits de moteur qui se rapprochent de notre refuge, la bêtise humaine, mourir gelée, te perdre, me perdre".
Notre avis
Auteure remarquée des lettres québécoises, Gabrielle Filteau-Chiba publie pour la première fois chez Dépaysage, inaugurant la collection qu’elle dirige, Animales. Avec cette collection de plumes féminines, elle souhaite « répondre à l’appel du sauvage » et donner la parole à celles qui subissent l’oppression et ont « envie d’en découdre, de rompre avec le rapport brutal au monde animal ».
Avec Louve en juillet, Gabrielle Filteau-Chiba écrit un hommage vibrant à son âme sœur, la coyote Séquoia, avec qui elle a partagé tendresse, apaisement, mais aussi violence, celle rôdant autour d’elles, menaçante, celle des hommes traqueurs, chasseurs, prédateurs.
C’est ainsi que l’auteure se méfie des hommes qui « voudraient tellement [la] soumettre [l]’humilier venir sur [son] visage [la] couvrir de bleus de noms salaces, comme ils maîtrisent les chiennes encore trop vives de leurs attelages ». Et constate leur cruauté envers les bêtes quand elle raconte qu’« un sale type trappe les coyotes autour de [sa] cabane. Le malin y appâte les dernières fourrures de la Boréalie ». Elle retrouve Séquoia « pendue, enflée, sanguinolente ».
Le livre retrace plusieurs années de sororité, d’entraide jusqu’à la mort, réelle ou symbolique, de deux êtres en parfaite symbiose. Un récit simplement beau.
« Cet hiver-là, nous le partagerons avec la symphonie des coyotes, que l’on relancera de nos cris à nous, mon rire grandissant et tes hurlements juvéniles. Bonheur à deux. Vie rêvée de femelles sans plus d’attaches ».