Résumé
Et si aller bien devenait une question de vie ou de mort ? Psychologue à l'esprit aiguisé mais aux fêlures profondes, Caroline en est persuadée : ces derniers temps, quelque chose lui échappe. Des patients qui ne reviennent pas, des décès qu'elle ne s'explique pas, et cette impression d'être la seule à percevoir la menace qui se profile... Parmi ceux qui la consultent, trois semblent en première ligne : Hadrien, avocat ambitieux incapable de s'engager émotionnellement ; Sophie, mère de famille engluée dans une vie qui ne lui suffit plus ; Michel, ministre de la Santé parachuté dans une tourmente politique qui le dépasse. Alors que Caroline se lance dans une enquête qui menace de la consumer, ses trois patients se laissent peu à peu submerger par leurs propres tensions, au risque de s'y noyer. Julia Clavel signe un premier roman d'anticipation qui résonne comme un avertissement. Et si le plus grand danger n'était pas dehors, mais au coeur de nos contradictions ?
Notre avis
Selon des études récentes, il semblerait que 1 Français sur 5 aurait des troubles psychologiques sans être diagnostiqué. 25% des moins de 30 ans souffriraient de dépression. Le constat est sans appel et on comprend mieux pourquoi la santé mentale est devenue une cause nationale en 2025... et le cœur du sujet de ce premier roman, très prometteur de Julia Clavel édité chez L'Observatoire.
La couverture, poétique, mais aussi étrange et angoissante, invite à plonger, car il s'agit bien d'océan, dans les profondeurs de nos névroses, de nos histoires familiales, de nos expériences, de nos échecs qui nous construisent avec des failles, et qui peuvent nous dévaster. Certains parviennent à remonter à la surface, d'autres sont emportés par la fameuse "lame de fond" qui, tel un tsunami, ne laisse rien derrière lui.
Roman choral et d'anticipation ici avec Caroline, psy, qui se rend compte au fil de ses consultations que certaines personnes disparaissent de sa patientèle. Suicide, crise cardiaque, pandémie ? À travers la voix de plusieurs personnages qui rythment le récit, Caroline mène son enquête comme elle le peut et s'inquiète de cette déferlante de disparitions et du craquèlement du vernis social autour d'elle. Sous couvert du romanesque, l'autrice connaît bien son sujet et on ne sort pas léger ni soulagé à la fin de la lecture, plutôt anxiogène à l'image de la société actuelle. Mais peut-être que la solution réside en nous et en notre capacité de résilience.