Écrans solaires
Vous restez pour les vacances ? Leslie et Scottie vous ont dégoté quelques films pour vous permettre de vous évader devant votre écran. En ville, à la mer, à la campagne, en France, en Europe, dans le monde entier, notre sélection saura vous faire voyager vers d’autres contrées.
Les vacances de Monsieur Hulot, Jacques Tati (1953)
Cette excellente comédie burlesque met en scène pour la première fois le célèbre personnage créé et incarné par Jacques Tati, Monsieur Hulot. Dans la station balnéaire de Saint-Marc-sur-Mer, des vacanciers qui séjournent à l’Hôtel de la plage profitent de leur repos. Un personnage incongru débarque dans ce décor idyllique et dérègle malgré lui le bon déroulement de leurs occupations oisives. Avec ce film, Tati invente une nouvelle forme de comédie héritée à la fois du muet et du théâtre, où la poésie s’invite au détour des scènes. S.
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Vacances romaines, William Wyler (1953)
Quand une princesse liée au protocole profite d’une journée de liberté volée, cela donne un film qui donne envie de partir profiter des beautés de la capitale italienne. L’insouciance et la joie communicative de ces deux êtres issus de mondes opposés partageant des instants de complicité font de cette comédie sentimentale une petite parenthèse enchantée. S.
Bonjour tristesse, Otto Preminger (1958)
La jeune Cécile se souvient de son précédent été au Lavandou. Magnifiées par le Technicolor et le format Cinémascope, ou au contraire « ternies » par des séquences en noir et blanc, les images montrent le moment charnière d’une adolescente qui a tout pour elle et qui pourtant est envahi par la tristesse. Insouciance, oisiveté, luxe, joie, tout cela est contrebalancé par la puissance d’un sentiment nouveau. L’arrivée d’Anne dans le cocon qui entoure Cécile et son père questionne la petite fille dans son devenir de jeune femme. S.
Plein soleil, René Clément (1960)
Un film résolument moderne aux couleurs éclatantes magnifiées par le procédé Eastmancolor. Somptueux thriller psychologique où la perversion se fait parfaitement ressentir, Plein soleil, tourné à l’époque de la nouvelle vague, n’a rien à envier à ses contemporains. Alain Delon, superbe, trouve ici son premier grand rôle. Volubile, magnétique, mesquin, déchaîné dans la scène de la tempête, intense jusqu’au sourire final. S.
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Le mépris, Jean-Luc Godard (1963)
Si, à sa sortie, le film fut un échec, Le mépris, adapté du roman d’Alberto Moravia paru en 1954 est aujourd’hui considéré comme un chef-d’œuvre du cinéma français. L’écrivain Paul Javal est contacté par le producteur Jeremy Prokosch pour adapter au cinéma L’Odyssée que tourne le réalisateur Fritz Lang. C’est l’occasion pour Paul d’offrir une vie confortable à son épouse Camille. Mais celle-ci se détourne et éprouve désormais du mépris pour son mari. Le couple est interprété par les inoubliables Brigitte Bardot et Michel Piccoli. Tourné dans le décor magnifique de la villa Malaparte à Capri, Le mépris nous dépayse illico et se présente comme une réflexion sur le cinéma enveloppée dans une mise en scène exemplaire. S.
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Le gendarme de Saint-Tropez, Jean Girault (1964)
Quand on évoque Saint-Tropez, on ne peut s’empêcher de penser aux vacances d’été. Lieu prisé de la jet-set, cette ville reste pour beaucoup le décor de ce classique de la comédie. Alors, Do you Saint-Tropez ? Il est difficile de ne pas succomber à ce numéro de haute voltige. Louis de Funès incarne le maréchal des logis-chef Cruchot qui débarque dans la station balnéaire de la Côte d’Azur au sein d’une brigade de bras-cassés. Des situations désopilantes ponctuent le film pour le plaisir de toutes les générations. S.
La piscine, Jacques Deray (1969)
Oisiveté, ennui, jalousie. Les vacances du couple que forme Marianne et Jean-Paul sont perturbées par l’arrivée de leur ami Henry et sa fille Pénélope. La tension se fait peu à peu sentir, jusqu’au drame. Peu de dialogues mais des regards intenses, des non-dits, et la musique de Michel Legrand par petites touches qui font de ce huis-clos dans une villa tropezienne un film à l’ambiance pesante et malsaine. S.
Les dents de la mer, Steven Spielberg (1975)
Avec ce film, Steven Spielberg réussit un blockbuster d’une grande maîtrise qui a marqué l’histoire du cinéma, devenant la matrice de nombreux films de sharksploitation et d’agressions animales. La musique de John Williams et notamment son thème d’une redoutable efficacité indémodable a contribué au succès du film. Mais au-delà du culte d’une œuvre entrée dans la mémoire collective, revoir Les dents de la mer est un plaisir cinéphile. Le film de Spielberg n’a pas pris une ride et se doit d’être apprécié comme il se doit, soit comme une grande réussite artistique. Si vous allez en mer cet été, prévoyez un plus gros bateau. S.
Piranhas, Joe Dante (1978)
C’est Roger Corman qui a eu l’idée de ce film. Ayant constaté le succès des Dents de la mer, le producteur plein d’idées et spécialisé dans les films à petits budget a pensé qu’il serait intéressant de s’inscrire dans le filon. Il a fait mouche en proposant au talentueux Joe Dante de réaliser ce pastiche plein de charme. Le grand requin blanc fait donc place à une multitude de petits poissons voraces qui, a posteriori, peuvent être vus comme préfigurant les Gremlins. Petit budget certes, mais œuvre d’auteur. S.
Pauline à la plage, Eric Rohmer (1983)
C’est à Granville qu’Eric Rohmer clôt son cycle Comédies et proverbes avec ce chassé-croisé amoureux estival. Alors que Marion retrouve Pierre, un amour de jeunesse, celui-ci lui présente Henry qui attire Marion. Mais Pierre est toujours amoureux. Pauline, la jeune cousine de Marion assiste à ce marivaudage bavard, elle qui parle peu. « Qui trop parole il se mesfait », signale l’incipit signé Chrétien de Troyes. Sur la plage, Pauline rencontre un garçon de son âge, Sylvain. Avec Pauline à la plage, Rohmer prend le parti de l’adolescence et de la sincérité des sentiments. Une éducation sentimentale remise au goût du jour, avec un art du dialogue toujours subtil et un style évoquant l’improvisation. S.
Conte d’été, Eric Rohmer (1996)
Après ses Six contes moraux, Eric Rohmer a créé un cycle intitulé Contes des quatre saisons, qui comprend quatre films réalisés entre 1990 et 1998. Le troisième, Conte d’été, est tourné en Bretagne à Dinard, Saint-Lunaire et Saint-Malo. Comme à son habitude Rohmer invite le marivaudage et raconte le dilemme de Gaspard, amant pris entre trois femmes. Des situations simples, beaucoup de dialogues, des acteurs emportés et une mise en scène inventive servent ce film de vacances léger et essentiel. S.
L’été de Kikujiro, Takeshi Kitano (1999)
Avec ce très beau film, le réalisateur japonais se renouvelle et fait mouche en filmant l’amitié entre un vieux yakusa repenti, Kikujiro, et un petit garçon qui s’ennuie durant les grandes vacances. Orphelin de père, le petit Masao vit avec sa grand-mère. Avec Kikujiro, il part à la recherche de sa mère qui habite loin et qu’il ne connaît pas. Avec ce voyage initiatique semé de rencontres incongrues, le yakusa, qui fait office de père de substitution, retrouve en Masao l’enfant qu’il a été. Trublion burlesque à la télévision, Kitano parvient à irriguer son cinéma mélancolique de moments humoristique bienvenus. En prime, une belle musique originale du complice Joe Hisaishi. A voir en famille. S.
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Point Break, Kathryn Bigelow (1991)
Cette histoire d’infiltré dans le milieu des surfeurs est une parfaite occasion de s’évader sur les plages de Los Angeles. La précieuse Kathryn Bigelow réalise un excellent film d’action, exigeant et grand public. La passion du surf à laquelle va succomber l’agent Johnny Utah est parfaitement montrée. Les scènes d’actions sont particulièrement réussies, la mise en scène est maîtrisée et le rythme soutenu. Un divertissement de choix. S.
Un monde sans femme, Guillaume Brac (2011)
Alors que de nombreuses personnes partent insouciantes profiter de vacances au bord de la mer, on sait moins que beaucoup restent chez elles et vivent dans une triste solitude. C’est ce que Guillaume Brac, qui scrute dans son cinéma les sentiments humains avec un grande sensibilité, montre dans ce film raffiné. Quand Sylvain accueille Patricia et sa fille Juliette dans son appartement de location, c’est un bouleversement qui opère dans sa vie rangée. Le moment de la remise en question. S.
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Moonrise Kingdom, Wes Anderson (2012)
Pour son septième film, le cinéaste farfelu Wes Anderson nous conte les vacances d’été de Sam et Suzy, deux jeunes adolescents amoureux qui décident de partir ensemble à l’aventure. La communauté et le groupe de scouts dont fait partie Sam partent à leur recherche. Le réalisateur est parfaitement à l’aise avec le monde de l’enfance et c’est avec brio qu’il nous enchante avec ce film naïf, coloré et touchant. Du divertissement familial quatre étoiles. S.
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Gatsby le magnifique, Baz Lurhman (2013)
Le jeune héros, Nick Carraway, s'apprête à vivre un été fou dès lors qu'il emménage dans une charmante maison en bord d'eau de la banlieue New-Yorkaise. Son voisin, un excentrique et richissime homme d'affaire, va changer sa vie. Fêtes démesurées, voitures rutilantes, villa immense, passé mystérieux...ce Gatsby alimente tous les fantasmes. L'ambiance de ce film est incroyable : l'effervescence des années folles côtoie une profonde mélancolie servie par une photographie étincelante. Une adaptation certes luxueuse et parfois étonnante (c'est du Lurhman !) du déjà très beau texte de Francis Scott Fitzgerald mais diablement efficace. On apprécie de nombreuses très belles scènes et la musique en décalage avec les années 20 : citons Jay-Z et Lana del Rey ! L.
La fille du 14 juillet, Antonin Peretjatko (2013)
Amateurs de comédies foutraques, burlesques et décalées, voici un film de vacances qui saura vous satisfaire. Ce road movie sur les routes de France rappellera à certains les films libertaires de Jacques Rozier et d’Alain Cavalier, le surréalisme, ou le côté fauché du cinéma de Luc Moullet. Quand Hector rencontre Truquette, il ne lui en faut pas plus pour l’embarquer en virée, direction la mer. En compagnie de son copain Pator et de sa collègue Charlotte, voici notre belle équipe en route pour des aventures loufoques parmi lesquelles un mémorable moment passé chez le docteur Placenta. S.
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Les exilés romantiques, Jonás Trueba (2015)
Luis, Vito et Francesco prennent la route à bord de leur fourgonnette afin de relier Madrid à Paris dans ce road movie attachant. Dans ce moyen métrage, Jonas Trueba explore le sentiment amoureux à travers ses trois personnages et nous rend témoins de leur difficulté à entrer dans le monde adulte, à s’engager, à faire des choix. Des rencontres vont ponctuer la virée des trois amis durant laquelle nous faisons la connaissance de Renatta, d’Isabelle et de Vahina, amours perdues, réelles, espérées. C’est donc le but de leur voyage, partir à la recherche de l’amour sous la forme d’une épopée romantique. Tout cela se terminera sous le signe de l’amitié, lors d’une scène de baignade dans le lac d’Annecy. S.
Comme un avion, Bruno Podalydès (2015)
Vous est-il déjà arrivé de vouloir décrocher, de faire un break ? Michel a franchi le cap. Il s’est acheté un kayak en kit, a posé huit jours de congés, et il est parti à l’aventure sur une rivière. Cette ode à la liberté dans le style naïf propre à Bruno Podalydès est un délice. S’il est bien un film qui donne des envies de vacances, c’est Comme un avion. S.
Mustang, Deniz Gamze Ergüven (2015)
Pour célébrer la fin de l’année scolaire, cinq sœurs profitent de la mer et jouent dans l’eau avec des garçons. Elles sont élevées par leur grand-mère qui, cédant à la pression sociale, aux rumeurs et à son fils traditionnaliste, les enferme. La joie des jeunes femmes se transforme rapidement en stupeur, puis en une nécessaire rébellion afin de reconquérir leurs droits. Avec ce film célébrant la liberté, la réalisatrice franco-turque Deniz Gamze Ergüven dénonce le puritanisme et l’emprise du patriarcat dans la société rurale turque. Elle montre le courage de ces femmes non résignées, telles des mustangs fougueux et indomptables. Séparées de force, chaque membre de ce collectif réagit différemment à l’obligation du mariage révélant ainsi l’éventail des possibles face à l’oppression patriarcale. S.
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Instinct de survie, Jaume Collet-Serra (2016)
D’une redoutable efficacité, ce huis-clos en mer situé au Mexique sait faire monter la tension avec une économie de moyen bienvenue. Loin des films à gros budget bourrés d’effets spéciaux et de testostérone, ce survival sait garder son requin à distance pour se concentrer sur l’ambiance, le suspense et le beau portrait de Nancy Adams, interprétée par une Blake Lively très convaincante. S.
Call me by your Name, Luca Guadagnino (2017)
C’est l’histoire d’un amour intense, comme une parenthèse enchantée durant l’été 1983 en Italie. L’arrivée d’Oliver dans un univers polyglotte où les personnages font preuve d’une grande ouverture d’esprit va semer le trouble chez le jeune Elio. Le sentiment amoureux est ausculté avec sensualité dans ce troisième volet de La trilogie du désir entamée par le réalisateur en 2009 avec Amore. La langueur, l’admiration, l’attirance, la question de la bisexualité sont montrés avec subtilité par Luca Guadagnino. Le film, dans lequel la musique accompagne à merveille les sentiments, est porté par une esthétique raffinée évoquant l’impressionnisme et une atmosphère teintée d’érotisme. S.
Mektoub My Love : canto uno, Abdellatif Kechiche (2017)
A l’occasion de ses vacances d’été, Amin retourne à Sète et y retrouve ses amis et sa famille. Avec ce film, Abdellatif Kechiche nous offre une nouvelle leçon de mise en scène. Acteurs solaires, intensité de chaque scène, le réalisateur filme la vie et nous la communique. Il étire son récit et nous permet de partager à travers le regard d’Amin de forts moments d’amitié, d’amour, de fête et de complicité familiale. Mektoub My Love : Canto Uno est un tourbillon sensuel et sensoriel dans lequel le spectateur s’enivre avec délice. S.
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Hearstone, un été islandais, Guðmundur Arnar Guðmundsson (2017)
Un film qui vaut le détour par son originalité : ce n'est pas tous les jours qu'on a le privilège d'apprécier l'Islande à l'écran ! L'histoire adolescente est elle aussi touchante et universelle. On apprécie de constater que, même dans un pays si singulier, le passage à la vie adulte est un moment agité. L.
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L’île au trésor, Guillaume Brac (2018)
L’île au trésor est un documentaire qui selon son auteur « filme la banlieue sans la banlieue ». Au fil du film, on découvre que le lieu est investi dans ses moindres recoins, devenant terrain de jeu, de drague, de transgression. Il y accueille autant enfants, qu’adolescents et adultes, et des familles aiment à s’y retrouver. Et c’est pour tous une bulle de liberté au cœur de l’Ile de France où cohabitent des femmes et des hommes de tous horizons. S.
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Sur la plage de Chesil, Dominic Cooke (2018)
Touchante et triste histoire d'amour d'une jeune mariée qui se rend compte que l'homme qu'elle vient d'épouser ne lui convient pas. Le drame que vivent malheureusement beaucoup de couples dans les années 60, époque où les conventions sociales régissaient de manière très stricte le destin de chacun. Un film d'ambiance et de sentiments qui réunit tous les ingrédients : décors, tensions, costumes...Une adaptation qui, pour certains, ne vaut pas le très beau roman de Ian MacEwann. L.
90’s, Jonah Hill (2018)
Le film nostalgique par excellence. Jonah Hill (War Dogs, Le loup de Wall Street) revient sur son enfance dans les années 90 à Los Angeles. Fasciné par les skateurs de son quartier, il décide de devenir comme eux et laisse tomber tout ce qui rattache à ses hobbies de petit garçon : adieu les tortues Ninja ! Lumineux, tendre et d'une grande vitalité. L.
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Eva en août, Jonás Trueba (2019)
La formidable Itsaso Arana traverse avec grâce ce film envoutant. Elle joue Eva, jeune madrilène qui a décidé de rester dans sa ville durant les vacances du mois d’août. Ses pérégrinations sont l’occasion pour Jonas Trueba de filmer le portrait de la capitale à travers les yeux de la jeune femme. Nous suivons ainsi Eva qui déambule sans but, profite de chaque instant, de choses simples, traverse des quartiers en fête, fais des rencontres… Un film minimaliste mais riche en émotions qui laisse une trace indélébile. S.
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Une fille facile, Rebecca Zlotowski (2019)
Une Zahia Dehar aux airs de Bardot convaincante et une histoire d'influence entre cousines comme il arrive souvent. L'ambiance de vacance méditerranéenne nous emporte facilement et l'on est touché par Naïma qui est attirée par la liberté et l'apparente légèreté de sa cousine. Un questionnement sur l'indépendance féminine et, forcément, les revers qu'elle peut subir. L.
À l'abordage, Guillaume Brac (2020)
De l’Ile de France à la Drôme, « les galériens » jouent une comédie rohmerienne et nous enchantent dans ce film estival et solaire, nouvelle variation sur les relations amoureuses du précieux cinéaste Guillaume Brac. Dans un décor idyllique, mêlant des personnages issus de mondes différents, il réussit une nouvelle ode au vivre ensemble. S.
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Eté 85, François Ozon (2020)
Eté 85 est l'adaptation du roman britannique d'Aidan Chambers. François Ozon a localisé l'histoire au Tréport pour proposer un drame adolescent intense où les joies de vacances libres sont assombries par un évènement qui percutent de plein fouet deux jeunes de 16 ans. L'histoire d'amitié/d'amour qui les unit est singulière, faite d'attirance et de répulsion, d'admiration et de jalousie, d'espoirs et de regrets... Une oeuvre originale qui ne vous laissera pas de marbre. De plus, l'ambiance années 80 est subtilement mise en scène, nous proposant un bel écrin pour une remémoration des souvenirs nostalgique mais lucide. L.
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Aftersun, Charlotte Wells (2022)
Aftersun évoque les souvenirs de Sophie qui tente de reconstituer l’image d’un père solitaire et triste avec qui elle a passé des vacances en Turquie vingt ans plus tôt. Ce premier long métrage porté par un très beau duo d’acteurs sait transmettre sa mélancolie avec raffinement. Charlotte Wells semble filmer des moments banals qui se déroulent dans un club de vacances, mais la manière de les mettre en scène permet de saisir les à-côtés, comme le passage vers l’adolescence de Sophie ou la dépression de Calum. Pendant que la fille se mêle aux jeunes du club et les observe, alors qu’elle flirte avec Michael, le père masque son mal-être et se montre jovial devant sa fille. Mais le spectateur remarque les siestes régulières, les brefs instants d’engourdissement et surtout, ces moments de suspension proposés qui ponctuent le film et en disent long sur le personnage de Calum. S.
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Sans filtre, Ostlund, Ruben (2022)
Dans la lignée de Parasite. Une oeuvre choc sur les classes sociales qui s'affrontent à la faveur de l'échouage d'un bateau de croisière sur une île déserte. Les plus pauvres de la croisière (le personnel d'entretien par exemple) prennent le dessus sur les clients les plus fortunés (et insupportables), il y a forcément une vengeance jouissive et excessive. Une fable cynique, parfois trash mais terriblement juste. L.
Downton Abbey II : une nouvelle ère, Julian Fellowes (2022)
Le deuxième film de la célèbre saga anglaise qui s'est d'abord déroulée sous forme de série télévisée. La famille Crawley s'embarque dans un inattendu voyage dans le sud de la France pour rencontrer une vieille connaissance de la comtesse douairière, l'indétrônable Maggie Smith. Obligés de laisser tomber les épais tweed pour des chemises légères, la joyeuse troupe découvre les joies du tourisme sur la riviera. Cet opus renoue avec les racines de la série (un peu perdues avec le premier film) car en plus d'une intrigue en apparence légère certaines questions sociétales sont amenées : l'arrivée du cinéma parlant, la fin de l'aristocratie ou encore la transmission d'un patrimoine à ceux pour qui l'avenir est incertain. Nous retrouvons bien sûr tout ce qui fait le charme de Downton Abbey : un peu d'humour, des bons sentiments, de somptueux costumes et un environnement enveloppant. L.
The Quiet Girl, Colm Bairéad (2022)
Ce film délicat nous raconte l'expérience d'une jeune fille qui rencontre une famille qui prend enfin soin d'elle. Habituée à l'exigüité, au bruit et au délaissement, elle vit pour quelques semaines dans une grande demeure entourée de nature. Le couple sans enfant qui l'accueille (des cousins éloignés) prend soin d'elle même si le contact n'est pas toujours chaleureux. Progressivement, une relation tendre se noue entre les trois, nous donnant ainsi de beaux moments de complicité, jamais très démonstratifs mais tout en suggestions, gestes et regards. Mais la fillette se rend compte qu'un lourd secret plane dans cette maison et cette révélation va quelque peu ternir le tableau idyllique dont l'esquisse était à peine dressée. Ce long-métrage est un vrai beau moment de vie. Très émouvant et déchirant car, forcément, les vacances vont se finir. Au-delà de cette belle histoire humaine, Colm Bairéad nous offre à voir la campagne irlandaise et ses habitants. L.
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Asteroid City, Wes Anderson (2023)
On retrouve l'univers si particulier de Wes Anderson cette fois-ci en plein désert et c'est très agréable ! On est très vite dans l'ambiance décalée et un peu bizarre de ce mini-camp qui récompense les très jeunes scientifiques. Drôle et intelligent, ce film réunit un impressionnant casting d'acteurs qui prennent leur rôle très au sérieux. Une ode à cette Amérique des grands espaces qui donnent lieu à d'interminables voyages en voiture et donc à des situations imprévues qui forcent les protagonistes à dormir dans un improbable motel. Réjouissant, même si vous n'êtes pas fana d'Anderson ! L.
Voyages en Italie, Sophie Letourneur (2023)
Avez-vous déjà éprouvé la sensation d'une sorte de pression sociale à partir en vacances ? Ce film montre bien les idéaux que l'on attribue aux congés. Le couple parisien de ce film tergiverse longtemps avant de jeter son dévolu sur la Sicile, espérant ainsi raviver la flamme. Cette oeuvre un peu particulière se déroule autour de dialogues savoureux et de situations cocasses. Sophie Letourneur est particulièrement douée (trop ?) dans son rôle de compagne insupportable et Philippe Katerine dans celui-ci du blasé suiveur mais attachant. Une fable juste et actuelle des vacances de la classe moyenne. L.