La mythique Série Noire de Gallimard a 80 ans
3200 titres publiés depuis ses débuts, une maquette reconnaissable entre toutes, et des auteurs qui ont marqué leur époque. Reconnaissable à sa couverture noire et son liséré jaune, la collection tranche dès ses débuts dans l'univers éditorial français.
A l'occasion du festival UniVaires polar du 19 au 22 novembre, nous vous proposons une pause lecture suivie de la projection du film Classe tous risques de Claude Sautet au cinéma Les Variétés de Vaires sur Marne le 22 novembre à 20h30.


Les débuts de la collection
En 1945, au moment de la Libération, la France découvre la culture américaine, qui inonde la vie culturelle française avec ses films, ses héros et ses auteurs de romans policiers bien noir, à l’opposé des romans à énigmes d’Émile Gaboriau ou d’Agatha Christie plébiscités jusqu’alors. C’est dans ce contexte que Marcel Duhamel, éditeur chez Gallimard, lance la collection "Série Noire", dans laquelle il publie des auteurs aujourd’hui considérés comme fondateurs du roman noir américain. Fini les enquêtes proprettes, les résolutions grâce au sens de la déduction du détective, le crime devient un moyen de parvenir à ses fins. Le lecteur ne se demande plus qui a tué, mais pourquoi a-t-on tué. Le polar devient social Les écrivains s'inspirent des conflits sociaux, de la corruption et de la prohibition, pour dépeindre une Amérique au plus près de de la réalité de leurs lecteurs. Le polar devient social. Ce nouveau genre, peuplé de durs à cuire sans foi ni loi parle le langage de la rue et des truands.
Et les français ?
Difficile de parler de la collection sans aborder l'oeuvre et la place qu'occupe Jean-Patrick Manchette dans l'histoire de la collection et le paysage littéraire français. Nous lui consacrons un portrait à l'occasion des 30 ans de sa mort que vous pouvez retrouver sur le site des médiathèques.
Publiant principalement des auteurs américains et britannique, il faut attendre les années 70 et l'arrivée de Jean-Patrick Manchette pour que le néo polar voit le jour. On y retrouve des romans trash, sans concessions et dans lequel ne plane aucune rédemption. Une ambiance de banlieue populaire, des milieux ouvriers marqués par le chômage qui donnent des textes encore plus durs, des ambiances poisseuses et glauques, marqués par la violence sociale et politique. Il ouvre la porte à une nouvelle génération d'écrivains, Daniel Pennac, Didier Daeninckx, Thierry Jonquet, Tonino Benacquista ou Jean Bernard Pouy, pour n'en citer que quelques uns.
Un vent de renouveau
L’arrivée d’Aurélien Masson au début des années 2000 donne un second souffle à la collection, en publiant des auteurs venus de différents pays. Il fait aussi découvrir de nouvelles plumes françaises comme DOA ou Caryl Ferey. Coté littérature étrangère, on lui doit la découverte du norvégien Jo Nesbo, l'irlandais Ken Bruen. Depuis 2017, Sophie Delestré, dirige la vénérable collection et poursuit l'ouverture au monde initié par son prédécesseur.





















