Près d’une centaine de textes reçus ! Nous ne sommes pas loin du record de l’édition 2019, celle du confinement.

Et que dire de la qualité des écrits, de l’imagination mise en œuvre, de l’inventivité des récits. À tel point que les membres du jury ont écrit des avis sur des textes « mentions spéciales du jury », frustrés de ne pouvoir les intégrer dans la liste des lauréats. Et ils auraient pu en écrire bien d’autres… Mais il n’y a que 3 élus (4 maximum en cas d’ex-aequo).

Vous retrouverez les textes lauréats dans le recueil édité à cette occasion, disponible dans les médiathèques du réseau et sur cette page.

Et tous les autres se trouvent ici. Tous…

Bonne lecture !

Le recueil de nouvelles

Le voici enfin ! Après des mois d'attente, découvrez les lauréats dans le recueil du concours de nouvelles édité par la communauté d'agglomération Paris - Vallée de la Marne. À consultez en ligne ou à récupérer dans les médiathèques dans la limite des stocks disponibles.

Les textes des participants

La thématique "À chaque page, un nouveau voyage" a inspiré 92 usagers des médiathèques et/ou habitants du territoire de Paris - Vallée de la Marne. On compte notamment 23 textes dans la catégorie moins de 16 ans, c'est le record absolu des 7 éditions du concours nouvelles ! Découvrez toutes les nouvelles.

Catégorie - de 16 ans

Catégorie + de 16 ans

Les mentions spéciales du jury

Qu'il est compliqué de sélectionner seulement 7 textes sur 92 ! Le jury a donc décider de décerner des "mentions spéciales" pour certains textes qui ont attirés leur attention, les ont touché, les ont impressionné par leur style...

La mention spéciale de Myriam

 

La sueur du soleilNouvelle fenêtre de Guillaume Vigoureux

(ou la résistance anticoloniale)

Il est égyptien, elle est mexicaine. Tous deux se lancent à la recherche d'un trésor inca mystérieusement disparu sous la domination espagnole. Cette nouvelle, digne des œuvres énigmatiques de Dan Brown, nous embarque dans un voyage temporel et géographique. Nous commençons en 1532, faisons une escale au siècle dernier avant d'atterrir dans notre présent. Un présent qui nous rappelle que notre monde fut autrefois façonné par des colonisations destructrices. Heureusement, nous apprends cette nouvelle, hommes et femmes, à leurs manières, n’ont jamais cessé de se dresser contre leurs bourreaux.

 

La mention spéciale de Marlène

 

Avec toute ma tendresse Nouvelle fenêtred'Aurore Campagne

Il était une fois, au temps du Covid, et au détour d'un couloir d'hôpital, deux amants qui se reconnaissent alors que bien des années se sont glissées avant ses retrouvailles. Cet homme et cette femme n'ont rien oublié de leur histoire, et lui prend l'initiative avec l'aide d'un infirmier, de lui faire porter des missives remplies de tendresse et de souvenirs. Car rappelons-le, nous sommes retourné au temps du Covid, où chaque malade doit rester isolé…

J'ai été assez émue de lire cette histoire tendre et nostalgique, qui laisse un goût un peu acidulé, par ses "rendez-vous de vie loupés" égrainés tout le long de leur histoire. Et puis parler d'amour dans les couloirs d'un hôpital, c'est aussi repousser le tragique. Un beau voyage dans les souvenirs de toute une vie. 

 

La mention spéciale de Cécile

 

Abya YalaNouvelle fenêtre de Jean-Pierre Courgeon

Voyage au cœur de l’Amérique : ce texte tresse habilement une double narration et interroge le(s) récit(s) de l’Histoire de ce continent.

D’une part le road trip d’un motard avec ses copains et son beau-frère, le long de la mythique route 66, suivant « grosso modo le trajet des colons depuis l’est, principalement la région de Chicago et jusqu’à la Californie et la côte ouest pacifique », en passant par le Nouveau Mexique et l’Arizona.

Ces ados un peu attardés, ces bikers en Harley qui jouent encore aux cow-boys et aux indiens, sont fascinés par la conquête de l’ouest, le cinéma et la musique US… et formatés par une vision de l’Histoire « officielle » de l’Amérique. Un voyage touristique entre hommes, dans le bruit viril des moteurs et la poussière des clichés.

En contrepoint, le récit-conte l’Histoire de la colonisation, à travers la parole de Cante washte yama kahi, personnage portant la mémoire de tout ce que son peuple a vécu. Dans une langue beaucoup plus poétique et imagée, évoquant les richesses de la nature, Cante washte yama kahi conte Abya yala (terme désignant l’intégrité du territoire américain avant la colonisation). Et il raconte du point de vue de son peuple la colonisation et l’anéantissement culturel des nombreux peuples présents sur cette terre d’Amérique avant l’annexation des terres ancestrales : « au bout de leur voyage, des hommes sont venus avec leurs fusils, suintant l’arrogance, le mépris et la cupidité …en moins de 500 ans ils ont effacé notre passé »

J’ai été particulièrement touchée par la beauté et la sensibilité du récit de Cante washte yama kahi.

La fluidité de l’écriture permet de naviguer aisément d’un récit à l’autre, d’une époque à l’autre, d’un monde à l’autre. Le texte questionne au final la mémoire et l’Histoire : Abya yala : terre de vie ou terre de sang ? 

 

La mention spéciale d'Anthéa

 

HannahNouvelle fenêtre de Mélanie Fournier

Hannah, 7 ans, voit sa vie prendre un tournant qui ne lui plait pas du tout : frère collégien qui l'ignore, parents qui divorcent, mère qui court après le temps, l'histoire du soir qui passe à la trappe… Rien ne va plus !

Et puis c'est le déclic. Sa vie rêvée, Hannah va l'écrire. Le carnet à paillettes, offert par mamie à son anniversaire, sera parfait pour ça. Des parents qui s'aiment, un grand frère attentionné, une petite sœur joueuse. Le décor est posé. Hanna s'évade dans son histoire.

Noé, 12 ans, vient de rentrer au collège. Pour lui non plus, la vie n'est pas douce tous les jours. À la maison, il joue les grands. Au collège, c'est une autre histoire. Dur de mettre les mots sur ce qu'il endure. Quand un jour il découvre le carnet de sa sœur, l'histoire prend une tout autre tournure sous sa plume.

Sur les pages de ce carnet pailleté, plein de sentiments, d'espoirs et de tourments vont être partagés par différents personnages. Des liens vont se récréer. Une bulle de douceurs malgré les tumultes traversés.

Cette nouvelle aborde des sujets d'actualité comme le divorce, le harcèlement et le décrochage scolaire, les liens familiaux parfois compliqués. Dans ces quelques pages, la vie, le quotidien de chacun, dans toute sa complexité. Et aussi, surtout, le dessin et les mots qui guérissent ! 

 

La mention spéciale de Sophie

 

Révolution de palaisNouvelle fenêtre par Didier Tourneroche

Quand une agnosie gustative provoquée par un AVC frappe soudainement un critique gastronomique, il n’a de cesse de trouver une parade pour compenser son handicap, faire revivre son palais déserté par le goût.

Ce sont les nombreux ouvrages culinaires de sa bibliothèque qui vont lui permettre de voyager virtuellement au pays du goût, de vivre des sensations par procuration par l’exercice de la mémoire.

Une nouvelle originale et habilement construite à découvrir en amuse-bouche.

 

La mention spéciale de Yann

 

L’île aux cygnes Nouvelle fenêtred'Henri Lavina

On suit les souvenirs du narrateur dans ses voyages à travers les carnets de croquis de sa sœur jumelle disparue. On parle de lieux qui comptent dans une vie. Nouvelle descriptive, contemplative, qui explore les souvenirs lumineux du narrateur. On parle de gémellité, de liens familiaux forts, de complicité, de « mémoire familiale ». L’écriture est soignée, poétique (nostalgique ?). Nous cheminons autour des étangs de Ville d’Avray, nous déambulons dans le jardin des plantes, dans les allées du château de Champs-sur-Marne et autres sites incontournables de Seine-et-Marne, « des lieux emblématiques à deux pas de chez vous ». Et nous découvrons l’île aux cygnes, que je ne connais pas, à Paris près du Pont de Grenelle à quelques pas de la Tour Eiffel. J’ai envie d’aller m’en faire une image de mes propres yeux. Pour finir par un bel hommage au « membre amputé » de la famille par la mise à l’eau d’une bouteille contenant « un cabinet de curiosités ». Et là, c’est un autre voyage qui commence…

 

La mention spéciale d'Alexis

 

En toute invraisemblance de Fabienne Bathily

Dans cette nouvelle nous suivons la passagère d'un TGV et son compagnon en route vers le sud de la France. La protagoniste, délaissant la lecture et observant les paysages qui défilent sous ses yeux, se laisse emporter par ses pensées douces-amères et les descriptions de ses nombreux voyages à travers l'Afrique. On partage avec elle ses souvenirs et ses réflexions qui questionnent le sens de ces voyages. Ce sympathique soliloque n'aurait peut-être pas suffi à attirer mon attention sans la deuxième partie de la narration qui ajoute ce qu'il faut d'humour à travers la vision plus amusante du second personnage des mêmes évènements. L'ensemble est à mon sens une réussite entre concision, équilibre et surprise.

Après d'autres récits aux sujets plus graves, je suis ressorti de cette lecture avec le sourire. Un beau merci à l'autrice. 

 

La mention spéciale de Jérôme

 

En pleins phares de Benjamin Bridoux

Cette nouvelle haletante nous propulse dans l’esprit fébrile d’un homme obsédé par l’achat d’une voiture. Ici, tout se joue dans la tête du personnage où les pensées s’entrechoquent, les plans s’échafaudent et s’effondrent à toute allure. Le récit est porté par une tension continue et un sens du rythme remarquable.

Le plus jubilatoire est sans doute de voir cet homme ordinaire, lancé dans une entreprise somme toute banale, s’emballer mentalement comme s’il préparait un casse de haut vol, l’auteur jouant avec le décalage entre l’enjeu réel et la manière dont le protagoniste le vit.

Le style est précis, souvent drôle, avec un humour en filigrane qui évoque parfois Jean Echenoz, notamment dans l’art de faire naître le comique d’un détail, d’un raisonnement absurde, ou dans la manière de s’adresser au lecteur.

Dans ce texte à la construction maîtrisée, on apprécie le sens de la formule, le regard acéré sur le réel, et cette capacité à faire monter la tension dans une situation apparemment anodine. C’est ainsi que le plaisir qu’a pris l’auteur en écrivant cette nouvelle déteint sur le lecteur. 

 

Retour en images de la remise des prix

Près de 150 personnes étaient présentes le samedi 28 juin 2025 dans l'auditorium de la médiathèque Jean-Pierre-Vernant pour la remise des prix.